28 avril 2022                       Le "Beth ceü de Paü" et le mystère DARRICHON

 

 

En à peine plus d’une heure, Noël Maignan nous a présenté l’histoire qu’avec deux compères généalogistes, Roger Castetbon et Pierre Kunz, il a mis une dizaine d’années à reconstruire.

 Pour les néophytes, la généalogie consiste à trouver des dates pour les organiser en un arbre qui reconstitue les liens familiaux. Les généalogistes sont plus ambitieux et fouillent tous les éléments leur permettant de connaître en détail la vie qu’a mené le personnage objet de leurs recherches.

 Ainsi, Noël Maignan nous a fait vivre une véritable enquête policière débutée devant une simple partition retrouvée au Chili où elle avait séjourné près de 120 ans avant d’arriver au Centre Généalogique des Pyrénées-Atlantiques.

 Cette partition du « Beth Ceü de Paü » très connu en Béarn et encore entonné dans tous les coins du monde quand les béarnais s’y retrouvent est l’œuvre du béarnais Charles Darrichon dont la vie et l’œuvre sont ignorés.

 A la fin du XIXème siècle, l’orthographe des noms et les attributions de prénoms sont autant de pièges à contourner pour savoir que Charles - en fait Pierre – est né le 26 novembre 1849 à Pau.

 Les auteurs dressent un état des lieux historique de l’époque pour mieux situer l’environnement dans lequel évolue le jeune Charles qui fréquente l’école puis suit un apprentissage de cordonnier, métier qu’il n’exercera sans doute jamais. On ne sait vraiment rien de certain sur les années qui ont suivi. S’est-il lancé dans un tour de France de compagnonnage ? Il aurait contracté la tuberculose à Bruxelles et aurait été rapatrié… Quelques témoignages et de nombreuses hospitalisations confirment sa santé délicate et sa discrétion. Sa maîtrise de l’écriture, assez rare à l’époque, lui vaudra de tenir un emploi de secrétaire. En autodidacte, il s’exprimera dans des écrits poétiques souvent mélancoliques traduisant sa souffrance et ses rêves amoureux déçus.

 Quand le « Beth Ceü de Paü » a-t-il été écrit ? S’il semble sûr que les paroles sont de Darrichon, il est vraisemblable que la musique a été composée à partir d’un air qu’il avait entendu et reproduit en le sifflant devant des amis musiciens alors qu’il était hospitalisé au début de 1881. C’est la même année que ce poème est entendu pour la première fois en public chanté par l’auteur lors d’un concert à Monein.

 Dans les années suivantes, Charles Darrichon est démarcheur commercial, employé d’imprimerie… Il se marie à l’insu de sa famille et se produit  dans des soirées-concerts.

 Sa santé décline, il s’éteint en 1887 à Pau.

 

Si Biarritz est la première à donner son nom à une rue vers 1930, il le doit à la reconnaissance du fils d’un camarade d’enfance qui l’avait encouragé vers 1875.

 

Pau sera moins réactive et c’est en 1934 que le passage Bonado deviendra passage Darrichon et Rue Darrichon. En 1950 une plaque est posée sur sa maison de naissance 10 rue de Foix.

 


 

 

 

 

 

 

Ce rapide survol de la conférence ne saurait rendre compte de la qualité et de la richesse de l’exposé qui nous a été présenté.

 

Pour aller plus loin, on consultera avec intérêt le livre de MM. Roger Castetbon, Pierre Kunz et Noël Maignan. On y trouvera outre la démarche et les investigations des auteurs, la vie en Béarn en cette fin de XIXème siècle avec les personnages influents du moment et toute l’œuvre certes restreinte mais si méconnue de Charles Darrichon.

 

 

 

 

La galerie d’images ci-après donnera un aperçu des documents projetés lors de la conférence auxquelles se sont ajoutées des photos prises sur place et de rares images extraites d’Internet.