15 Décembre - OLORON SAINTE MARIE

 

Iluro, cité antique à l’origine de la ville, se développe de part et d’autre du gave d’Aspe. Sa situation, sur la voie romaine reliant Dax à Saragosse, lui confère une position commerciale stratégique. Sous le règne d’Alaric, roi des Wisigoths, Gratus, le premier évêque connu d’Iluro, assiste au fameux Concile d’Agde en 506.

 

A la fin du XIe siècle, l’évêque Etienne de Lavedan s’installe sur la terrasse alluviale où se trouvait la zone d’habitat gallo-romain. Une chapelle dédiée à la Vierge s’y dresse alors, mais une cathédrale la remplace dès le XIIe siècle. Au XIIIe siècle, l’évêque devient seigneur de Sainte-Marie après être intervenu auprès du pape en faveur du vicomte Gaston VI Moncade qui avait été excommunié pendant la crise Cathare.

 

En 1080, le vicomte Centulle V restaure les murailles romaines et fonde la cité d’Oloron qui sert de base pour la reconquête de l’Aragon alors occupé par les Musulmans. Sa charte de « poblacion » permet notamment aux habitants d’Oloron d’accueillir des activités commerciales telles que les marchés et les foires.

 

Au XVIIIe siècle, le développement de l’artisanat puis de l’industrie textile dont le commerce se fait régulièrement avec l’Espagne, permet aux intendants royaux de justifier l’aménagement de meilleures voies de communication à Oloron et Sainte-Marie. La Révolution causa peu de destructions et l’importance administrative d’Oloron est reconnue par l’octroi du statut de sous-préfecture. Toutefois, la ville perd son évêché au profit de Bayonne.

 

Rivales durant huit siècles, il faut attendre le 18 Mai 1858 pour que l’impératrice régente Eugénie impose la réunion d’Oloron et de Sainte-Marie, recréant ainsi l’unité originelle d’Iluro. L’organisation de l’agglomération nécessite notamment la construction d’un hôtel de Ville dans le quartier actuel de Notre-Dame. L’arrivée du chemin de fer en 1883 termine le développement de cette toute nouvelle cité.

 

Cette histoire longue et riche est l'explication de la présence à Oloron Sainte-Marie d'un patrimoine architectural et historique très varié, lui ayant valu d'obtenir le label de Ville d'Art et d'Histoire en 2006.

 

Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité en tant que composante du bien culturel "Chemins de Saint-Jacques en France", l'ancienne cathédrale Sainte-Marie témoigne du passé épiscopal de la cité. Son portail roman sculpté du XIIe siècle fait à lui seul sa renommée. Le Trésor, situé à l'intérieur de l'édifice, cache une petite crèche béarnaise, une collection de vêtements et de nombreuses pièces d'orfèvrerie.

 

L'église Sainte-Croix témoigne des croisades et de la cité vicomtale que fut Oloron. Edifiée à la fin du XIe siècle, au cœur du "bourg de l'enclos", sur la butte qui domine la confluence des deux gaves, elle est l'un des monuments incontournables de la ville. Elle présente une remarquable coupole nervurée aux arcs entrecroisés qui forment une étoile à huit branches d'inspiration mozarabe et un retable de style baroque espagnol.