Gan étant une bastide,

Gan Mémoire et Patrimoine organisera souvent

des visites

vers d'autres bastides.

Une présentation générale de ce type de cité médiévale

est consultable sur le site de Bastides 64 ICI

15 Janvier – NAVARRENX

 

Des traces d'habitats sur le site remontent aux premiers siècles de notre ère. Navarrenx est signalée dans un cartulaire de XIème siècle sous le nom de Sponda-Navarrensis.

 En 1188, une charte de Gaston VI dite du "pont de Navarrenx" prévoit la construction d'un pont de pierre, l'établissement d'un marché par quinzaine ainsi qu'un périmètre de "sauveté" avec "hôpitaux" et chapelle. Le pont est finalement construit en 1289. Il facilite l'accès aux cols pyrénéens et à la Navarre, notamment pour les pèlerins du chemin de Saint Jacques de Compostelle. En effet, le village est une étape importante sur la voie du Puy au carrefour des chemins conduisant au col du Somport à l'est et de Roncevaux à l'Ouest.

 La première forteresse défendant l'accès est bâtie avant cette date : il s'agit de la Casterasse dont il ne persiste que des pierres en dehors des remparts actuels.

 En 1316, le bourg reçoit le statut de bastide de la vicomtesse Marguerite de Béarn : c'est dans le centre de la cité que l'organisation reste fidèle au plan de la bastide avec place centrale, rues perpendiculaires, maisons de 6 à 7 mètres de large, jardin derrière l'habitation, et en arrière les remises ; des venelles séparent les maisons.

 Soucieux d'asseoir son pouvoir sur la Navarre, Henri II d'Albret renforce la valeur militaire de la cité au XVIème siècle. Après la destruction de la Casterasse par l'armée de Guillaume d'Orange en 1523, il fait construire les remparts actuels par un architecte Italien, Fabricio Siciliano. Constitués par un épaulement de terre flanqué de la muraille, ils font de la cité la principale forteresse de la vicomté. Elle devient ainsi un siècle avant Vauban la première cité bastionnée de France : elle n'a jamais été défaite. Ses éléments principaux sont des remparts de 1657 mètres de long construits entre 1538 et 1547 avec des bastions, une demi-lune, des portes fortifiées et des échauguettes. La poudrière, témoignage de l'architecture militaire en pierre de taille. La fontaine militaire permet de fournir en eau la garnison en cas de siège.

 L'arsenal construit plus tard en 1680 aurait pu contenir 30.000 boulets et toutes sortes d'armes de l'époque.

 Les contours de la ville ont été complètement remaniés par l'architecture militaire par rapport à l'ancienne bastide. Lors des guerres de religion, le baron Bernard d' Arros lieutenant général de la reine Jeanne d'Albret, a soutenu un siège de 4 mois en 1569 avant d'être secouru par le chef protestant Montgomery.

 L'église Saint Germain, classée, fut construite à partir de 1551, de style gothique tardif avec des décorations intérieures en masques de pierre : l'un porte le chapeau de pèlerin. Successivement église catholique puis temple protestant Louis XIII y vint rétablir le culte catholique. Remaniée plusieurs fois, l'église subit les sévices de la Révolution et la Constituante y installa le chef-lieu du département de Basses Pyrénées pour quelques mois avant que Pau récupère ce titre !!!! L'église est remaniée une dernière fois en 1852 par l'adjonction de son clocher d'entrée. L'église a reçu la visite de Napoléon III venu voir le Dr Darralde un des médecins de l'Impératrice et maire de la commune. On peut voir à l'entrée les tableaux offerts par l'Empereur.

 Le pont sur le Gave reconstruit en 1583 a été réparé plusieurs fois avant de voir sa voie portée à 5.5 mètres de large en 1988.

 Au XVIIème siècle Navarrenx était considérée comme un port fluvial pour les radeaux de la Mâture, transportant les troncs d'arbres venus de la vallée d’Aspe ; 300 radeaux y passaient chaque année.

 A la fin du XIXème siècle, Navarrenx a perdu sa fonction militaire. Au début du XXème, la ville débordait de ses fortifications et la circulation devenait plus importante, de ce fait la porte Est, dite de France, fut détruite et le glacis comblé en recouvrant l'ancien pont levant. Par la suite la porte Saint Germain dite d'Espagne était trop étroite et fut interdite à la circulation, celle-ci se faisant dès lors par la brèche créée dans les remparts. Plus récemment à la fin du XXème siècle une déviation de la ville a été faite en longeant les remparts Nord-Ouest et les ruines de l'ancienne Casterasse au-dessus du ruisseau Larroder.

 

Une très agréable visite virtuelle avec vidéo est ICI