22 novembre 2018                             LE TICHODROME ÉCHELETTE

                                                                        par Nicolas DELON

                                                                    salle jean-Pierre Léris                                                                            

 

 

 

Nicolas Delon est un ornithologue béarnais, Président du GEOB (Groupe d’ Études Ornithologiques en Béarn). Sa présentation était accompagnée de films et diaporamas.

 

Oiseau bien présent en Haut-Béarn même si rarement observé, le tichodrome échelette conserve encore bien des mystères. Pourquoi cette couleur rouge du plumage ?

 

Nicolas Delon tente d’en percer les énigmes depuis 8 ans. Il est venu nous livrer le résultat de sa quête mais a bien insisté pour que nous n’allions pas déranger ce petit oiseau en montagne. Il arrive qu’en hiver on l’aperçoive sur un mur de grange en plaine.

 

 

 

Le Tichodrome échelette est complètement adapté à la grimpe. Tout au long de son cycle annuel, il occupe essentiellement les parois rocheuses verticales des grandes montagnes. Il peut nicher entre 350 et 3000m d’altitude d’après des données récoltées en Suisse. En France, c’est surtout un oiseau de moyenne et haute montagne dans les Alpes et le Jura où la majorité des sites de reproduction se situent entre 1000 et 1500m d’altitude. Les falaises de basse altitude, souvent fréquentées l’hiver, sont rarement utilisées pour la reproduction, ce qui suggère qu’il a des exigences alpines.

 

Le Tichodrome échelette est assez silencieux, on l’entend rarement, les chants nuptiaux ont lieu en début de saison de reproduction. Il arrive parfois que l’espèce chante en hivernage, même sur des habitats de substitution.

 

Cet oiseau recherche sa nourriture lors d’une quête, généralement de bas en haut. Lorsqu’il atteint le sommet, il descend parfois en piquet, se laissant littéralement tomber dans le vide pour ainsi recommencer une nouvelle ascension. Le Tichodrome échelette est souvent vu seul, il est d’ailleurs noté qu’en dehors de la période de reproduction, cet oiseau est généralement solitaire mais reste territorial. Toutefois un cas de grégarisme a déjà été rapporté dans les Alpes.

 

 

 

En période de nidification, chaque couple défend son territoire de manière ardue. Plusieurs couples peuvent fréquenter la même falaise, les querelles sont parfois nombreuses. Juste après l’envol des jeunes, certains oiseaux peuvent effectuer des déplacements à une altitude supérieure avant de redescendre à l’automne vers des altitudes plus basses.

 

Les premiers individus hivernants, arrivent sur leurs sites vers le mois d’octobre. C’est alors à cette période qu’il est possible d’observer l’espèce sur des églises, châteaux, ponts et autres structures humaines artificielles. La présence de vieux murs, peu entretenus semble lui convenir davantage, la ressource doit être suffisante pour passer l’hiver.

 

Dès le mois d’avril, les individus hivernants, parfois observés tout l’hiver sur le même site, repartent vers des altitudes plus élevées et regagnent la montagne.

 

Dans les Alpes, l’espèce commence à chanter dès le mois de février. Le nid est placé l’intérieur d’une crevasse où 3 à 4 œufs sont déposés. La femelle s’occupe de l’incubation qui dure environ 19 jours. Mâle et femelle s’occupent du nourrissage et élève les poussins pendant 30 à 31 jours, souvent au mois de juin-juillet.

 

Les densités enregistrées chez cette espèce sont assez mal connues. Toutefois, en Suisse, des densités de 3-4 couples pour 100km² ont été notées, notamment dans le nord des Alpes. Le facteur limitant serait la disponibilité des ressources alimentaires sur les parois rocheuses qui pousse les individus nicheurs à prospecter sur de vastes territoires. L’altitude et la présence de végétation sur les parois seraient des facteurs importants quant au choix d’un territoire pour un couple de Tichodromes.

 

Le Tichodrome échelette se nourrit d’arthropodes, notamment des araignées et insectes qu’il déloge dans les anfractuosités des parois rocheuses. Plus rarement, il peut s’attaquer à de très jeunes reptiles.