18 mai 2017                                    LES ERMITAGES DU HAUT ARAGON              

                    origine, développement, déclin, mutation à travers les siècles

 

                                                                Par    Pierre CASTILLOU

                                                                                              Salle Jean-Pierre Léris

 Né à Oloron Ste Marie, Pierre Castillou est tout à la fois sculpteur, écrivain voyageur, romancier et illustrateur d'ouvrages...

 Depuis plus de trente ans, Pierre Castillou présente régulièrement ses sculptures dans le grand Sud-ouest. Le Béarn possède trois de ses œuvres monumentales (La légende de St Grat et le Cinéma à Oloron Ste Marie, le Pelotari à Mont). Il est aussi illustrateur, d’abord de ses propres livres, mais aussi de ceux d’autres auteurs. Il illustre actuellement un ouvrage consacré aux Poilus Oloronais intitulé « Lettres à l’oncle Paul » qui paraîtra fin 2017 comme son troisième roman consacré à l’émigration en Argentine au début du XXe siècle.

 Sa passion pour l’Art roman l’a conduit sur des chemins d’arts et d’histoire et sur ceux menant à Compostelle. Ces pérégrinations ont donné deux récits illustrés de dessins et d'aquarelles, suivis bientôt d'un troisième opus consacré au Chemin et à l'Histoire cathares. C’est ensuite l’Aragon aux multiples visages qui lui ont inspiré deux guides, le premier touristique, le second dédié aux ermitages.
Ses séjours en Afrique comme membre d'une O.N.G. lui ont inspiré un roman : "L'incendie de Boukassa".

 "Sasé, village abandonné ", son deuxième roman, se situe en Haut-Aragon.

 Bibliographie:   

 Regard sur le Chemin de Compostelle (éditions Princi nègre)
Regards sur la Voie d'Arles (éditions Pyrémonde)

 Chemin et Histoire cathares (éditions Pyrémonde)

 L'incendie de Boukassa  ( roman, éditions L’Harmattan))

 Guide de l'Aragon en 54 balades (éditions PRNG) 

 Sasé, village abandonné (roman, éditions MonHélios)

 

Les Ermitages du Haut-Aragon, guide et légendes  (éditions MonHélios)

 

 

 

La conférence a débuté par la présentation d’un superbe diaporama sur les nombreux et improbables ermitages du Haut Aragon, qu’ils soient sous un couvert de roches ou une infrastructure, ou en pleine nature, le tout au milieu de paysages et sites exceptionnels. Un régal pour les yeux !!! 

 Ensuite sont venues la présentation puis un débat sur l’histoire de ces ermitages, Comment ont-ils évolué ? Qu’ont il représenté au fil des temps ?

 Les ermitages sont apparus autour du IVème siècle. A cette époque les ermitages étaient le plus souvent dans des secteurs montagneux, en général dans des creux rocheux et abrités sous des roches, avec des accès plus ou moins aisés. Ils ont pris une aura très forte du fait de la place prise plus tard dans l’église par des ermites. : St Urbes, St Martin, Victorien, San Juan de Atores

  A partir du VIIIème siècle leur évolution, comme celle de la vie de l’époque a été marquée par la présence des arabes en Espagne.

 Situés au début dans les montagnes, ils apparaissaient comme des refuges contre les arabes. Vers les VIII et Xème siècles Le clergé voulait reconquérir l’Espagne et entrainer vers cela les chrétiens, Sont alors apparues des pratiques nouvelles, avec la mise en place des pèlerinages vers St Jacques avec tous les déplacements de population et la création de monastères qui allaient permettre de donner plus de cohérence à la vie et pratiques des ermites et leur influence au plan religieux.

 Dans ce contexte, et au fur et à mesure que les arabes reculaient, la situation géographique des ermitages a changé. Ils ont pris place dans des espaces plus dégagés, sur des sites moins « cachés » prenant place dans des plaines ou des montagnes, abandonnant les abris sous roche, ils avaient souvent un peu de terre pour vivre, en plus des dons et apports faits par les fidèles ils sont aussi dans bien des cas des constructions qui ont fait suite à des monastères ou châteaux détruits.  Beaucoup abritent encore des fresques murales de grande beauté, ou des caractéristiques architecturales superbes.  Cette situation géographique a perduré jusque vers le 18ème siècle

 Beaucoup ont peu à peu cessé d’abriter un ermite et ces petites constructions se sont détériorées Il en reste encore de nombreux même s’ils ont perdu leur caractère purement religieux.

 La guerre civile de 1936 a contribué à la dégradation de nombreux ermitages. Par contre depuis la fin du régime franquiste et le retour de plus de libertés et peut-être d’une économie plus vigoureuse, de nombreux ermitages ont retrouvé un meilleur état

 Il en subsiste  encore de très bien entretenus, ceci pour diverses raisons. Ça peut être un culte des reliques locales, ou encore parce qu’ils sont devenus des lieux de pèlerinage locaux. Parfois aussi de pèlerinages plus importants comme celui de Santa Orosia, qui est devenue la patronne du haut Aragon.