15 Novembre - PAU VILLE ANGLAISE

Visite conduite par Caroline Barrow

 

Longtemps, la ville de Pau a vécu sous influence anglo-saxonne. Attirés par des pairs, Alexandre Taylor ayant découvert les vertus du climat béarnais hivernal, le flux de « touristes » anglais perdurera jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. De riches Britanniques puis des Américains séjournent dans la cité d’Henri IV où ils font construire de somptueuses maisons. De villas victoriennes en divertissements « made in England » et en jardins anglais, Pau s’affiche au 19e s. comme une lointaine banlieue de Londres. Partout, les signes de cette histoire sont présents, une manière de découvrir cette ville sous un angle original.

Les riches ne travaillent pas. Il leur faut donc des lieux et activités de divertissement. Le cercle anglais où l’on échange les potins en buvant du whisky, créé en 1826 existe toujours. En 1840 le Pau Hunt Drag est créé pour pratiquer la chasse à courre ; l’équipage de chiens existe encore. Et comme les courses font partie de l’ADN anglais, on construit un hippodrome en 1839 avec création de la Société d’Encouragement pour l’Elevage du Cheval. Le Meeting de Pau draine toujours écuries et parieurs d’outre-Manche. Pour compléter ces activités, bien sûr le Golf. Le Pau Golf Club naît en 1856. La salle du patrimoine et ses tableaux rappellent la Belle Epoque de cette aventure.

La société anglaise se déploie aussi en ville. Pour voir et être vu, quoi de mieux que la Promenade des Anglais (Boulevard des Pyrénées). Face à la montagne, on s’installe au Café Champagne (Brasserie Royale) ou au Palais Gassion. Après 1908, le funiculaire permet aux dandys de monter facilement depuis la gare. A l’extrémité de la promenade, le Palais d’Hiver (Palais Beaumont) est inauguré en 1899 dans le parc… à l’anglaise récemment créé.

Près de ce palais va pousser le quartier Trespoey. Les plus belles villas d’inspiration anglaise y sont rassemblées, chacun ayant fait œuvre à l’époque de sa petite folie.

On en dénombre une centaine, les plus célèbres émanant de riches Américains, contemporains des Anglais dans leur attirance pour Pau.

La Villa Ridgway d’un banquier de Philadelphie, la villa Sainte-Hélène de la famille Prince, le Palais Sorrento du banquier Mérillon et son épouse new-yorkaise, les villas Nitot, Beit Rahat, Saint Basil’s, Navarre témoignent du faste de la période.

Ce panorama de l’influence anglaise serait incomplet sans citer l’école de pilotage des frères Wright lancée en 1908 et où le roi Edouard VII d’Angleterre viendra assister à un vol en 1909.

 

Enfin, l’église anglicane Saint-Andrews, de 1887, est toujours là.