13 mars 2009                                            LE COMTE DE TREVILLE

                                                    Capitaine des mousquetaires du roi Louis XIII

                   par Joseph MIQUEU et Martine CHENIAUX

 

 

 

 

Tout le monde connaît le chef d'œuvre d'Alexandre Dumas : Les trois Mousquetaires. Combien de films se sont inspirés de cette œuvre mondialement connue. Mais que connaît-on de la vie réelle de ces héros entrés dans la légende, car ils ont réellement existé. Pour d' Artagnan, des historiens de renom se sont penchés sur le personnage et ont écrit des ouvrages. Mais pour le capitaine des Mousquetaires à cheval de la garde du roi Louis XIII, le Comte de Tréville, rien n'avait été fait.
Joseph Miqueu aidé de Martine Chéniaux et Marc Le Chanony, tous passionnés d'histoire, ont écrit cette biographie, fruit d'un long travail de recherches. En lisant ces lignes, ont voit en Tréville, un militaire au tempérament bien trempé qui nous entraîne à travers toute la France et nous révèle un personnage hors du commun. Ici la réalité historique surpasse la légende.

 

 

Jean-Arnaud du Peyrer, comte de Tréville (ou de Troisville), est un officier français né à Oloron-Sainte-Marie en 1598 et mort le 8 mai 1672 à Trois-Villes, l’un des personnages du roman d’Alexandre Dumas : "Les Trois Mousquetaires" .

 

Né à Oloron, Place du Marcadé en 1598, il est fils de marchand de cette ville. C’est son père, Jean du Peyrer, qui introduit dans la famille le nom de Trois-Villes ou Tréville. En 1607 il achète en effet, près de Sauguis, dans la vallée basque du pays de Soule, le domaine de Trois-Villes (Eliçabia et Casamajor ) qui lui donne la noblesse, car, en Pays basque, elle s’attache à la terre. Et c’est ainsi qu’il acquiert le droit de s’estimer gentilhomme et de siéger parmi les gentilshommes de la vicomté de Soule.

 

En 1616, à l’âge de dix-sept ans, il renonce au négoce pour les armes et part pour Paris. Il s’y engage comme cadet-gentilhomme dans les Gardes-Françaises. C’est comme mousquetaire que Tréville prend part au siège de la Rochelle, de 1627 à 1628, où il est blessé. Tréville a toute la confiance du roi Louis XIII. Il devient en 1634 Capitaine Lieutenant de la compagnie des Mousquetaires. Certaines de ses recrues célèbres de 1640 viennent directement ou indirectement de son entourage familial, par exemple :

 

Athos, un de ses cousins à la mode de Bretagne ;
Porthos, recommandé par François de Guillon, seigneur des Essarts et beau-frère de Tréville ;
Aramis, un de ses cousins germains.

 

C’est alors qu’éclate l’affaire de Cinq-Mars et François-Auguste de Thou. Louis XIII, on le sait surtout vers la fin de sa vie, n’aimait pas Richelieu, mais il ne pouvait s’en passer. Tout au roi, Tréville en partageait les sentiments. Connaissant cette aversion, Cinq-Mars, qui complote contre Richelieu, vient sonder Tréville. Celui-ci lui répond qu’il ne s’est jamais mêlé d’assassiner personne. Toutefois il laisse entendre que si le roi en juge ainsi, il obéira.

 

Richelieu découvre le complot et fait exécuter Cinq-Mars et de Thou. Il n’a pu impliquer Tréville dans la trame, mais comme il sait que ce dernier n’attendait qu’un ordre du roi, il ne peut tolérer un pareil adversaire. Il exige donc l’exil immédiat de Tréville. Le roi cède.

 

Le 4 décembre 1642, Richelieu meurt. Aussitôt le roi rappelle le fidèle Tréville et lui rend le commandement de la compagnie des mousquetaires. Quelques mois plus tard, le 14 mai 1643, Louis XIII meurt à son tour.

 

Tréville perd son chef et protecteur. Pourtant Anne d’Autriche, régente, pour récompenser le fidèle servi­teur de son mari, érige Troisvilles en comté, en 1643.

 

Mais, entre le capitaine des mousquetaires et le nouveau ministre Mazarin, ne tarde pas à s’établir un état de sourde animosité. Aussi, en 1646, ne parvenant pas à obtenir de Tréville qu’il cède de bon gré sa charge, que Mazarin voudrait attribuer à son neveu Mancini, le ministre fait-il dissoudre la compagnie des mousquetaires.

 

La carrière de Tréville est terminée, il n’a pas quarante-sept ans. Il entre dans une période de résistance passive, reste sourd aux appels de la Fronde, se consacre à son domaine basque et finit par accepter le poste de gouverneur du pays de Foix. Il fait édifier de 1660 à 1663 le château d’ Eliçabéa à Trois-Villes, où il meurt en 1672.

 

M. de Tréville laissa deux fils, tous deux morts sans postérité.