10 décembre 2022

                        PHOTOGRAPHIE : LA RÉVOLUTION PERMANENTE ?

Par Jean-Paul VALOIS

 


 Jean-Paul Valois, de la Fédération des Bastides d'Aquitaine et désormais chercheur associé à l'Université de Pau et des Pays de l’Adour (équipe Identités-Territoires-Expressions-Mobilités) est passionné de photographie. Président du club photo de "l’œil du Neez" à Rébénacq, il fait partager son expérience au plus grand nombre.

 Il a conçu son exposé à l’intention tant des photographes amateurs que des passionnés. Si les premiers n’étaient guère nombreux, les représentants de clubs photos locaux sont venus faire le point sur ce domaine en perpétuel mouvement.

 

La naissance de l’appareil photo.

En introduction, le conférencier a rappelé l’origine de la photo, avec la boîte à chaussures percée permettant de projeter une image inversée sur un plan. La fin du XIXe siècle a vu la combinaison d’une optique et de phénomènes chimiques pour fixer cette image. L’insertion d’un système mécanique pour jouer sur les ajustements nécessaires à l’obtention d’une bonne image à conduit à l’apparition des premiers appareils photos. Jusqu’aux dernières années du XXe siècle, des progrès ont amélioré les appareils sans toutefois modifier le processus « argentique ».

Au tout début des années 2000 une première révolution va mettre fin à ce procédé grâce à l’informatique et la naissance du capteur : plus besoin de pellicule ni de développement. Une carte suffit pour enregistrer et stocker les images avant leur exploitation sur un ordinateur.

Jusque-là, les appareils photos comportaient une mécanique de précision que l’informatique va rapidement reléguer, la remplaçant par des procédés techniques prenant peu à peu la place également de l’optique avec l’avènement du zoom électronique. Désormais, un appareil n’a plus besoin de beaucoup de place pour loger tous ses composants et c’est alors le smartphone qui devient l’appareil miracle.

 

Le smartphone.

Le téléphone offre de nombreux avantages dont celui, sans le moindre encombrement, d’être en permanence dans la poche du photographe. Son grand écran sert de viseur, donnant l’image en taille réelle et en faible lumière ses résultats sont satisfaisants tant qu’ils restent visionnés sur le téléphone lui-même. Son apparition a aiguisé l’appétit des fabricants qui se lancent de façon continue dans une lutte conduisant à inonder le marché avec des appareils de tout niveau mais dont seuls les derniers modèles et les plus chers garantissent des résultats de qualité. Leur conception et leur fabrication ne nécessitant pas de longues études, les smartphones évoluent très vite et on en change beaucoup plus souvent (4 ans) qu’on ne change d’appareil photo (10 à 15 ans).

Il faut cependant tempérer son enthousiasme. En plein soleil, rares sont les écrans exploitables : l’absence de viseur fait cruellement défaut. De même, en pleine lumière, les agrandissements de détails montrent vite des limites. Les quelques réglages possibles sont difficiles à mettre en œuvre sans erreur. La stabilisation est rarement efficace et dès qu’on zoome, le flou est assuré.

Le smartphone est devenu l’appareil qui, en photo comme en vidéo permet à chacun d’obtenir de l’image, exploitable surtout pour des échanges en messages, sans se prendre la tête.

 

       Le téléphone fait des photos mais, si l’on veut prendre une photo, il vaut mieux avoir un appareil.

L’appareil photo.

Le stockage sur carte SD permet d’enregistrer facilement plus de 300 images qui seront faciles à classer sur l’ordinateur.

Aujourd’hui, la visée électronique s’est imposée car moins coûteuse à fabriquer. Elle   permet à l’utilisateur de voir l’image mais pompe sur l’autonomie de la batterie. Quelques appareils possèdent encore une visée par écran. C’est confortable sauf au soleil. Le confort de visée reste primordial.

Les appareils compacts et hybrides permettent aux fabricants de concurrencer les smartphones du fait de leur faible poids et encombrement mais, la miniaturisation présente plus d’inconvénients que d’avantages. Les réglages sur écran de visée conduisent souvent à des erreurs hors les grands écrans de Reflex ou Hybrides.

 

 

C’est dans le domaine de l’optique que les progrès de ces vingt dernières années ont été prodigieux et avancent sans cesse. La qualité est homogène, les zooms grand angle-télé sont courants, la qualité des zooms égale celle des focales fixes, l’autofocus s’est généralisé, la stabilisation est performante et la correction logicielle gomme les défauts d’optique.

 

 

Les automatismes sont systématiquement proposés. La reconnaissance de visages est intéressante. Dans d’autres cas, l’automatisme limite la lumière et nécessite des corrections à l’ordinateur. Quelques appareils disposent de molettes permettant la correction à la prise de vue.

Quels que soient les matériels et logiciels utilisés, la photo dépend essentiellement du photographe.

Le photographe.

Quelques règles simples permettent de mettre en valeur le sujet photographié.

En premier lieu, assumer un point de vue volontaire.

                                                  Règle n° 1 : choisir un centre d’intérêt bien identifiable.

                                                  Règle n° 2 : chasser les parasites, surtout sur les bords

                                                  Règle n°3 : exploiter les lignes de force, diagonales.

 

Au terme de cet exposé on retiendra que la photographie a connu:

 - une révolution technique.

Elle a provoqué plus de changements en 15 ans que lors des 50 années précédentes :

- rapport qualité-prix, encombrement, poids ;

- contrôle immédiat du résultat, facilité de stockage ;

- accès à la prise de vue en pénombre ;

- automatisme de mise au point (distance) fiable,

- optiques impensables il y a encore 20 ans ;

- rafales et suivi du sujet, rapidité d’exécution.

La taille souvent réduite du capteur limite cependant les possibilités d’agrandissement et l’exposition peut nécessiter des corrections.

L’intelligence artificielle laisse entrevoir des avancées spectaculaires dans l’avenir immédiat.

- une révolution commerciale.

La mode des smartphones a étouffé le marché d’entrée de gamme. Ce marché, piloté par les professionnels est contraint par la nécessité de maintenir gains et bénéfices. Il en résulte toutefois un foisonnement de performances sur le milieu/entrée de gamme.

 

Tout n’a pas changé.

 

Les règles de la formation de l’image n’ont pas évolué : il faut bien comprendre ce que l’on fait car aucun automatisme ne connaît notre intention de prise de vue.

 Les règles de la lecture de l’image demeurent aussi : elles sont rappelées plus haut et n’autorisent pas une visée « au pif ».

 

Les images dans le texte et dans la galerie ci-dessous proviennent de celles projetées pendant la conférence et de photos personnelles ou d'internet.

 

 

Vous pourrez avec ce lien accéder au compte-rendu de la conférence donnée par Jean-Paul VALOIS pour Gan-Mémoire-Patrimoine sur "Les bastides du bassin de vie de Nay" le 2 décembre 2021.

https://cms.e.jimdo.com/app/s6318edc2172ad2a0/p3fc255a0250c88c4?safemode=0&cmsEdit=1